Être HP, c’est jongler avec des quilles
Je jongle en permanence. Avec mes occupations professionnelles (j’ai une dizaine de clients, notre agence a une cinquantaine sur lesquels j’interviens plus ou moins fréquemment), mes occupations para-professionnelles (les cours, conférences et formations que je donne), mes occupations associatives (mes activités en tant que Samaritain, mon site et ma page consacrés à Jean-Jacques Goldman, mon association Surdouessence Suisse), mes occupations familiales (je suis marié, j’ai deux enfants), mes intérêts personnels, auxquels j’ai malheureusement pu consacrer très peu de temps ces dernières années.
Ces occupations peuvent parfois devenir des préoccupations, surtout si l’on souhaite prendre en compte les susceptibilités et le bien-être d’autrui dans la balance, lorsque je dois m’adapter au rythme des autres, plutôt que les autres ne puissent se caler sur le mien. Rien de méprisant dans cela, bien au contraire, deux amies proches peuvent témoigner à quel point j’ai vraiment, le plus possible, essayer de ménager la chèvre, le chou, et tout ce qui va avec, dans un projet qui pourtant regroupait 100% d’HP.
Si je dois faire une analogie, je me vois comme un jongleur qui arrive tant bien que mal à jongler avec une quinzaine de quilles, sans que, de l’extérieur, cela ne semble compliqué (puisque j’y arrive), sans que, de l’extérieur, cela ne semble requérir quelque effort que ce soit (alors qu’en fait, obtenir une machine qui ronronne nécessite une énergie phénoménale).
Hier, quelques minutes avant que je ne prenne le train pour participer avec Birgit à une rencontre sur laquelle nous reviendrons peut-être, mon chef m’a parlé d’un mail pour lui anodin, pour moi déstabilisant, et pour moi, c’est comme si on me lançait une seizième quille, en pensant que puisque j’arrive à jongler avec 15 quilles, une de plus ou de moins ne changera pas grand chose.
C’est pourtant juste une quille. La même que les autres.
Cela m’a pris une bonne heure pour récupérer toutes les quilles éparpillées à terre, et en relancer une première, une deuxième, une troisième, jusqu’à désormais pouvoir jongler avec les 16 quilles.
Ecrit par Jean-Michel Fontaine